Destinations insulaires les plus chères et alternatives ?

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Photo Georges Alda

Nous vous proposons à la suite une étude comparative intéressante sur les « tarifs piétons » de dessertes de différentes îles. Le résultat est édifiant ! Belle-île, Groix, Houat et Hoëdic battent tous les records avec la délégation de service public (DSP) votée et décidée par M. François Goulard, président du Conseil Général du Morbihan.

Etude comparative et analyse des tarifs aller-retour piétons de quelques îles

Les trois îles suivantes ont des population et surface similaires:

Histogramme

Histogramme tarif piéton Aller-retour de traversées

On observe que le tarif piéton est environ 20% plus elevé à Belle-île avec la compagnie Océane (30-35€, 31€ en moyenne annuelle) que dans ces deux autres îles européennes (25-26€). 20%, constitue une différence très significative.

Histogramme

Histogramme tarifs de passage piéton au km

Avec une base de référence kilométrique, la différence est encore plus importante.

Comment expliquer que Groix, Belle-île et Houat soient les destinations les plus coûteuses parmis toutes celles évoquées dans le document  ? Sur la base des tarifs pratiqués dans le département du Finistère (présidence du Conseil général du Finistère 29 depuis 1998), aux Pays-Bas et au Danemark, l’aller-retour piéton entre Le Palais et Quiberon (14 km x 2) devrait coûter 0,55€/km x 28 km = 16 euros. Et ZERO euro avec le tarif Suèdois. Or il coûte 30 à 35 € !

Pour les voitures, à Samsø, c’est entre 114 et 150€ Aller-retour (soit 132 € en moyenne), contre 158-385€ à Belle-île (soit 271 € en moyenne). La différence est de plus de 100% ! Et c’est encore davantage avec une base de référence kilométrique.

N.B.:
Le coût kilométrique du passage piéton constitue un indice intégrateur particulièrement pertinent pour comparer l’efficacité globale de différentes lignes maritimes. Ce coût, auquel sont très sensibles les consommateurs, est le fruit de plusieurs facteurs qui, dans le cas de Belle-île sont connus: bateaux inadaptés, charges salariales massives (salaires des cadres de la compagnie Océane en particulier), certaines rotations en semaine presque à vide l’hiver, etc…

Conclusion

Il y a manifestement un problème avec les tarifs pratiqués par Veolia Transdevcompagnie Océane. L’île d’Yeu, souvent mentionnée dans l’argumentaire de M. François Goulard, président du Conseil Général du Morbihan (56), fait partie des « cancres » en matière de tarifs, même si le score est chez notre voisine Vendéenne (département de Vendée dirigé comme dans le Morbihan par un président UMP) légèrement moins médiocre qu’à Belle-île, Houat et Groix.

Et comment expliquer que faire le trajet avec le service public soit plus rapide entre Paris et Auray qu’entre Auray et Le Palais ? Mon oncle Québecois met moins de temps à réaliser le voyage Montréal-Paris que le voyage Paris-Belle-île. Tabarnak !

M. François Goulard qui tient tant à sa délégation de service public (DSP) avec Veolia Transdevcompagnie Océane, a traité les élus de l’opposition départementale, opposé au vote de la DSP, d’irresponsables et de lâches: Lire: Vote caricatural, pression de groupe et déni de démocratie.

A la vue de ses résultats record, l’attitude de M. François Goulard peut-elle être qualifiée de « responsable » ?  La lâcheté n’est-elle pas de refuser de venir soi-même expliquer ses choix devant les îliens et d’abandonner les employés de la compagnie Océane face à la légitime colère et lucide inquiétude des îliens ?

La consom’action comme moyen d’action ?

La consom’action ou consommation responsable exprime cette idée selon laquelle on peut « voter avec son porte-monnaie » en choisissant à qui l’on donne son argent, en choisissant de consommer de façon citoyenne et non plus seulement de manière consumériste. Le consom’acteur ou la consom’actrice est donc un consommateur qui décide d’utiliser consciemment son pouvoir d’achat pour défendre les idées en lesquelles il ou elle croit.

Avec cette DSP et la nouvelle tarification de la compagnie Océane, nous allons être touchés au porte-monnaie. Rien ne nous empêche de faire jouer la concurrence quand la tarification nous est défavorable et d’emprunter des services autres que ceux de la compagnie Océane. A titre d’exemple, la compagnie Navix  propose déjà des liaisons vers Belle-Ile et semble étudier l’opportunité de développer d’autres offres de rotations dans un avenir proche. A ce stade, la compagnie Navix propose une liaison de mi-avril à septembre vers Belle-île au départ des ports de Quiberon (Port-Maria), Vannes, Port-Navalo et Locmariaquer. S’ajoutent en juillet des liaisons depuis les ports de La Turballe et du Croisic. Cette compagnie non subventionnée par le Conseil général du Morbihan propose pourtant des tarifs passagers plus compétitifs. Un comble ! Par exemple, un aller-retour de 28 euros pour un adulte depuis Quiberon, contre 30 à 35 euros pour la compagnie Océane, pourtant financée par le Conseil général du Morbihan. Cela demanderait juste de modifier nos habitudes, en utilisant l’auto-partage, le covoiturage, la location de scooter ou voiture…selon notre situation. Cette solution est par exemple particulièrement intéressante pour les résidents secondaires et enfants d’insulaires qui disposent d’une voiture sur Belle-île. Il vous suffit juste d’investir dans un « diable » pour transporter vos bagages depuis le parking jusqu’à l’embarcadère.

Pour aller plus loin:

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